Comme vous le savez, je travaille ici pour une agence de communication , Ogilvy & Mather, et par son biais pour un unique client, Lenovo.
Lenovo, numéro 1 chinois des fabricants PC, a acheté il y a quatre ans de cela la partie PC d’IBM, afin, notamment, de profiter de l’implantation mondiale de ce dernier.
Depuis cette acquisition, l’organisation de l’entreprise a beaucoup changé (cf l’article que j’avais écrit à ce sujet en cliquant ici).
Pour résumer, un nombre important d’activités marketing ont été délocalisées, en particulier ici à Bangalore.
Un aspect intéressant de mon client est qu’il n’a pas de siège économique central (headquarters) à proprement parlé.
Les centres névralgiques sont dispersés aux Etats Unis, à Hong Kong, à Pekin, Singapour et Paris.
Steve Hamm, éditorialiste à Buisiness Week, dans son blog “Bangalore Tiger”, a écrit un article à ce sujet.
Rencontrant Bill Amelio (CEO de Lenovo) à Davos, il a recueilli la phrase suivante: “We declared we don’t have a headquarters. It creates an unnatural gravitational pull to a particular country and way of thinking. The action shouldn’t be in a country. It should be out in the field”.
Il me semble que nous assistons à la nouvelle phase de la mondialisation.
On passe du concept de délocalisation à celui d’utilisation de la planète comme un tout. L’outsourcing devient le worldsourcing.
La problématique n’est plus de savoir où le travail peut être fait le plus économiquement possible, mais de rationaliser l’efficacité des chaines de commandements au niveau mondial. C’est ainsi que le marketing est désormais géré ici en Inde, et les chaines de productions sont pilotés d’Ecosse.
La question afférente à ce nouvel état de fait est de se demander comment la mondialisation s’accorde avec les différentes cultures rencontrées.
Et là, c’est le CEO de Lenovo, Yang Yuanqing, qui répond en montrant que son organisation (dont Ogilvy suit le schéma) oblige les européens et les chinois à prendre ensemble des décisions rapides et de ce fait les force à se comprendre de mieux en mieux.
Yang illustre ces propos par l’exemple suivant. Lors des réunions, si personne ne parle en Europe, cela signifie une approbation de l’auditoire, ce qui n’est pas le cas en Chine. Afin de palier ces différences, de régulières réunions sont organisées afin d’identifier ces points et les intégrer dans un processus d’aplanissement des méthodes de travail.
Ces deux interviews sont séduisantes
Tout va pour le mieux. Le monde, uni dans des méthodes de travail normées, pousse les taux de croissance vers le haut et les clients sont contents.
Il me semble, au bout de six mois ici, que l’état des lieux est bien loin de ce champs de fleurs.
Les particularismes locaux sont extrêmement forts, que ce soit aux sièges de ces plateformes internationales ou dans les pays “cibles”, que ce soit la France ou la Pologne (à lire tous mes articles sur les méthodes de travail ici, cliquez sur la catégorie “outsourcing@bangalore” ou “au bureau“).
Les intermédiaires locaux et régionaux sont, pour le moment en tout cas, vitaux pour permettre aux différents intervenant de se comprendre, comme le souhaite monsieur Yang.
Ces relais permettent de palier un décalage géographique et culturel ainsi que de combler les vides de connaissances quant à l’histoire du pays cible.
Voila un exemple emblématique des problèmes rencontrés. La Belgique à reçu de Bangalore, des annonces presses en allemand et il m’a fallut un peu de temps et beaucoup de patience pour expliquer à mon équipe les problèmes de langues de cette région et les susceptibilités qui pourraient découdre des erreurs comme celle-ci.
Et puis une autre illustration. Essayez d’expliquer à un bangalori pourquoi une partie de la Suisse parle allemand, langue différente de l’allemand parlé en Autriche et de celui de l’Allemagne.
Comment expliquer cela, quand mes collègues ne savent même pas situer ces pays sur une carte ??
Ces remarques ne sont pas à prendre comme une critique pure de l’organisation indienne, loin de là. Quelques soit les pays hôtes de ces organisations globales, le fait d’être loin géographiquement et culturellement induit presque automatiquement des lacunes dans la connaissances des pays sur lesquels on travaille.
Cela est vrai ici, mais aussi aux Etats Unis, et très certainement en Europe où des pays, bien qu’ils soient proches (i.e. l’Europe Centrale) induisent de très grandes difficultés de compréhension. Je parle en connaissance de cause, ayant eu à m’occuper des pays de l’Est au début de mon travail chez Ogilvy.
J’ajouterais, pour être équitable, que ces relais régionaux, situés entre les pays locaux et les grands “hubs” mondiaux sont aussi nécessaire pour décrypter les particularismes des équipes locales, habituées à travailler à leur manière et qui ne comprennent pas forcement les méthodes de travail plus “globales”
Alors pour le moment, il me semble que le Worldsourcing ne tienne debout que grâce à un socle local en adéquation intelligente avec les hubs mondiaux … et que si l’on supprime l’un des deux niveaux, certains vont avoir quelques désagréments…
Qu’en pensez-vous ? Vous rencontrez les même problématiques dans vos domaines d’activités ?
J’ai délaissé ma moto ce matin pour venir au bureau en rickshaw
Vingt minutes pour observer la ville et passer par ces petites rues que je ne regarde plus, étant habituellement concentré sur les trous à éviter et les voitures à essayer de ne pas frôler de trop près.
La ville semble se régénérer en permanence.
Les chaussées sont comblées les unes après les autres, et sont nettoyées chaque jour par une myriades incroyable d’indiennes, consciencieusement penchées sur leur jharu (une sorte de balais formé de tiges de palmes). Elles placent la poussière sur le bas coté, Sisyphes qui recommenceront leur travail le lendemain au même endroit.
Au coin du passage à niveau, théâtre d’embouteillages quotidiens, une flopée de collégiens accoutrés à l’anglaise lèvent leur pouces et grimpent, pour les plus chanceux, sur les motos qui veulent bien les prendre à l’arrière.
Le rickshaw, à la vue d’un deuxième engorgement, coupe la ligne blanche et s’engage sans vergogne sur la voie opposée, puis violemment reprend sa place une fois s’être retrouvé en face d’un des bus bleus du service municipal.
Sur le bord de la route, les petites cahuttes servent le chaï, un thé aux épices, à des indiens qui discutent en regardant passer la marée automobile.
Petite accélération du driver, et nous dépassons un autre rick, qui a perdu on ne sait où son toit duquel il ne reste que l’armature en fer. Le passager, totalement impassible, parait ne se rendre compte de rien… peut-être a-t-il négocié un bon prix…
Dernier stop avant le bureau. Le policier rabroue un cycliste qui s’était un peu trop avancé, puis d’un geste magnanime, autorise les motards à démarrer dans un fracas Paris Dakaresque.
Puis on entre dans un ensemble de buildings flambant neufs. Arrêt devant le Barrista café. Un grand café noir “no sugar, no milk”.
Plus que l’ascenseur, et je rentre dans l’arêne..
Au boulot !!!!
PS : câble sous marin coupé, l’Inde du sud est sans internet, c’est un miracle si cette note est publiée (à partir de mon tel), mais c’est le pays des miracles non?
Le problème n’a pas l’air de s’arranger (pour mémo, un câble Internet reliant l’Europe à l’Inde a été endommagé au large de l’Egypte, occasionnant une chute de 50 à 70% des capacités Internet du pays).
Le plus étonnant est que je suis passé de 56K à 2Mo de bande passante chez moi (pour ceux qui ne comprennent pas, j’ai troqué une bicyclette pour une berline à la maison, le bureau prenant le chemin contraire). Allez savoir pourquoi…
Sans commentaire mis à part le fait que l’économie mondiale, qui repose sur Internet pour la majorité de ses échanges, est bien fragile… Un exemple de l’effet papillon façon XXIe siècle en somme.
Demain plus de nouvelles, aujourd’hui beaucoup de boulot
Et j’en profite, comme de temps à autres pour vous recommander le blog de mes amis voyageurs, Sarah et Guillaume
Mes chers lecteurs,
A la recherche de quoi faire frissonner vos papilles autant que votre imagination, je me suis intéressé à la fabuleuse histoire du thé.
Elle mêle légendes, romans d’espionnages, guerres économiques, regorge de symboles politiques et est, comme vous en doutez, une des grande fiertés de la nation indienne.
Au commencement, était un disciple de Bouddha, Bodhidharma, qui lors d’une de ses méditations, tomba prestement dans les bras de Morphée, ce qui, disons-le, était fort peu glorieux.
A son réveil, afin de rester toujours éveillé, il se coupa les paupières.
Et de la place où celles-ci tombèrent poussèrent des plantes ayant la vertu de tenir toujours celui qui la consomme hors de portée de l’engourdissement, et par extension de la faiblesse.
La commercialisation du thé débute en Chine, deux mille ans avant notre ère.
Il devint vite une arme économique de premier plan pour l’empire qui en fit un étalon d’échange, presque au même titre que la monnaie.
Arrivée au XVIIe siècle en Europe, le thé cristallise la prédominance de la perfide Albion dans les échanges maritimes, ceci étant illustré par le monopole de la Compagnie des Indes Orientales dans les importations de la précieuse plante.
Fin XVIIe et XVIIe siècle, le Japon ayant fermé ses portes à l’Occident, le monopole de fabrication est de nouveau détenu par la Chine. Les anglais l’échangeaient alors contre l’opium.
Ce commerce achoppa contre l’Empire chinois qui tenta par tous les moyens de s’y opposer lors des deux guerres dites de l’opium.
fortune.jpgEn 1834, une mission secrète, dirigée par Robert Fortune, un anglais, fut organisée. Il se déguisa en chinois et réussi à subtiliser pas moins de 20 000 plants de thé et à recruter huit fabricants qu’il rapatria en Inde.
Aujourd’hui, l’Inde et Ceylan (l’actuel Sri Lanka) sont les principaux producteurs de thé.
Très lié, bien évidemment à l’Angleterre, on se souviendra aussi que la Boston Tea Party en 1773 fut l’acte fondateur de la guerre d’indépendance des futurs Etats Unis d’Amérique.
C’est fou ce qu’il peut y avoir au fond d’une tasse de thé quand même.
Isn’t it ?
Long weekend de trois jours particulièrement salvateur
Samedi soir, l’équipe nordico-française s’est dirigée vers le Taj Residency pour une soirée “Bollywood”.
Achats de kurtas, habits traditionnel, à Commercial Street, le bazar bangalori, et nous voila sapés comme des princes pour affronter la musique et la tequila.
Arrivés à l’hôtel, nous passons entre les regards goguenards des clients du restaurants puis, l’heure avançant, sommes rejoints par une foule de sharis et de fêtards joyeux et colorés (je vais mettre rapidement des photos).
Lundi, Nicolas, un vieil ami de collège et sa femme Kumiko sont arrivés de Hanoi où ils habitent, pour une petite visite de la ville.
Embarquement immédiat pour Commercial Street, où, malgré ma connaissance de l’endroit, j’ai encore fait un nombre incroyable de découvertes, petites échoppes cachées et vendeurs de fleurs et d’épices multicolores. Un vrai bonheur.
Le soir, nous sommes allés au restaurant Harima, donc j’ai déjà parlé ici, THE Japanese restaurant de Bangalore. S’y est déroulé une scène peu commune, le serveur, indien, nous a parlé un excellent japonais avec un plaisir non dissimulé.
Retour au bureau ce matin, et rattrapage de la journée d’hier et de ses 87 emails non lus…
Cliquez sur les images pour agrandir….
P.S. Nico & Kumiko m’ont appris que mon prénom en vietnamien veut dire “sécurité”….
Interessant isn’t it ?
Dans le grand chaos de Bangalore, il est une chose précieuse qui participe à la fluidité de la vie en société; la confiance mutuelle des habitants.
Lorsque vous vous baladez, vous pouvez observer que les motos ne sont jamais attachées.
Laissez trainer vos affaires, il y a de grandes chances que vous les retrouviez intactes et au même endroit quelques heures plus tard.
J’ai découvert ici un peuple qui fait de l’entraide et du respect de son prochain une des valeurs fondamentales de son organisation sociale.
Une des premières illustration de cette empathie eu lieu il y a quelques mois.
J’étais entrain de rapporter un des scooters que j’avais loué. La direction du deux roues était faussée, et je devais faire d’intenses efforts pour ne pas partir sur le coté de la chaussée.
Pas très loin du magasin, je me suis retrouvé dans une petite ruelle sombre, et pleines de trous.
Un d’entre eux voulut bien héberger mon scoot, mais se refusa à moi, et je fis alors un vol plané aussi disgracieux que sont majestueux les centaines de busards qui veillent sur la ville.
Bref, quelques mètres plus loin, je négociais un atterrissage pathétique sur le sol avec heureusement, plus de peur que de mal.
Immédiatement, et surgi de nulle part, un indien s’occupa de mon scooter et coupa le contact.
Deux autres bangalori me relevèrent, me proposèrent de l’eau et voulurent appeler un docteur, dont heureusement je n’avais pas besoin.
C’est un exemple parmi d’autres, et l’histoire de mon câble d’embrayage (ici) est aussi caractéristique de l’état d’esprit des indiens (du moins ici, je ne connais pas assez l’Inde pour généraliser).
Alors c’est vrai, les rickshaw essayent toujours de vous soutirer plus d’argent.
Tout prend beaucoup de temps et il faut constamment insister pour que ce que l’on demande soit réalisé (essayez, pour voir, d’acheter des billets de train à la gare….).
Mais en définitive, les choses se font, right on time, avec beaucoup de gentillesse.
C’est pour ça que j’adore ce pays.
Et que je vous y attends !!!
Envie de vin… l’approche du weekend sans doute, et la lecture d’articles sur l’importance grandissante du monde viticole ici.
Alors quid de ce secteur ?
Les vignerons du Karnataka sont représentés par le Horticultural Producers Co-operative Marketing and Processing Society (HOPCOMS) et vous noterez la présence du terme “marketing” dans le nom de cette organisation, le vin étant considéré comme un produit comme un autre.
Les indiens sont pragmatiques; après s’être protégé des producteurs étrangers (les vins importés, comme d’ailleurs tous les alcools, sont taxés à 200%), le HOPCOMS mets en place une véritable politique de conquête du marché du vin, né il y a quelques années et en croissance vertigineuse depuis.
Mais avant de voir en quoi cette stratégie consiste, voila quelques chiffres pour vous donner une idée de la production nationale.
L’Inde compte 58 000 hectares de vignes, soit une augmentation de plus de 65% en dix ans (contre 850 000 ha et -5% en France sur la même période).
La production annuelle en Inde et en 2005 se situe en 12e position mondiale avec 1 400 000 tonnes de raisin.
Il reste néanmoins que la consommation de vin par habitant n’est pas tout à fait la même ici que dans le reste du monde…
En Europe et aux Etats Unis, elle est de 60 litres par an contre 5ml en Inde… mais dois-je rappeler que la population s’élève à 1,2 milliards d’individus ? (un verre de Sula à celui / celle qui me donne dans les commentaires la consommation globale de l’Inde par an, et en litres).
Le HOPCOMS a donc mis en place une triple politique.
1/ la formation.
L’Institute of Agricultural and Horticultural Research à Hesaraghatta va mettre en place une unité viticole modèle qui permettra de former les futurs vignerons à tous les aspects de la production et l’élaboration du vin
2/ Les aides.
Un prix minimum est mis en place (45 rp par kilo de raisin) et pour assurer la qualité du vin, l’organisation oblige les producteurs à ne planter que certaines variétés de raisins.
En parallèle, le board a lancé l’importation d’un panel de variété françaises, merlot, chenin, Favinine (?), Cabernet, Pinot noir, Shiraz, Chardonnais, Muscat, jusqu’aux Riesling d’Alsace…
3/ La vente et sa composante marketing.
Une série de “Tavernes” vont voir le jour, et qui ne vendront que du vin indiens. Elles serviront de support à la promotion des productions locales.
On pourrait ajouter que de plus en plus de soirées et évènements sont sponsorisées par les marques de vin.
Donc, donc pour résumer, la stratégie indienne viticole est la suivante :
1/ Protection vis à vis de l’étranger
2/ Formation
3/ Aides à la production
4/ Opérations Marketing & ventes
Ca me rappelle certains chapitres du Mercartor tout ça…
Tout ça pour dire que certains de ces vins sont vraiment bons….
Il est bientot l’heure du déjeuner, me ferais bien un jambon beurre cornichons, un œuf dur et un verre de Saint Pourçain bien frais…
Et bien non, il y a du curry et du riz au menu….(soupir)
Petit weekend encore une fois bien international ici à Bangalore
Vendredi soir, diner puis déhanchement au Taika, un restaurant / boite du centre de la ville. La loi anti- danse étant apparemment en vigueur bien que de moins en moins respectée, des tables ont été installées au centre du danse floor, puis discrètement retirées au fur et à mesure de l’entrée des fêtards.
Un dj déchainé, une platée de house et de techno, un soupçon de téquila, et notre sympathique groupe à évacué la pression de la rude semaine de boulot que nous avions traversé avec dignité….
After party dans un condominium, ensemble d’immeubles de plusieurs dizaines d’étages où vivent de nombreux expatriés dans des appartements luxueux, coupés de la ville par de grands murs.
L’ambiance est vraiment étrange. Le son des chiens et les bruits qui nous sont tous habituels arrivent aux oreilles mais on sent que ces ilots protégés empêchent de vivre réellement Bangalore et l’Inde.
Ressorti vers 3 heures du matin, et malgré une attente de quarante minutes du taxi, le tout entouré de chiens peu enclins à respecter le silence de la nuit, je me suis dit que j’avais vraiment de la chance de vivre au contact direct de la ville.
Samedi tranquille, dernier jour avec mes camarades de Hanoï, un vrai plaisir d’avoir ce genre d’hôtes de passage.
La maison prend vie avec eux, alors n’hésitez pas, amis parisiens, à venir faire un tour ici.
Dimanche, direction le Park, pour un brunch européen, joyeux mélange nordico-germano-français.
Buffet pas fantastique mais la piscine où nous nous sommes posés pendant de longues heures, la tête au soleil et une margarita à la main a bien rattrapé la journée. Un petit air de mariage costaricain…
Puis discussion à bâton rompus avec, rencontrés par hasard, le nouveau patron de l’agence ici et le directeur de création.
Les bouteilles de Sula et, miracle, une bouteille de Moët & Chandon ont parachevées avec brio ce beau weekend.
Bien, bien, retour au bureau ce matin, les batteries rechargées et sous un soleil généreux.
La semaine peut commencer.
A l’attaque !!!!!
Depuis quelques temps, je commence à être sur les listings des dj et autres organisateurs de soirées à Bangalore. Pour ceux qui s’étonnent du passage de l’état quelque peu casanier parisien à clubber bangalori, et bien, ils n’ont qu’à venir ici pour voir et ils comprendront.
taika.gifHier soir, donc, réouvrait un des restaurants / boite les plus connus de Bangalore, le Taika.
Situé au centre de la ville (Church street pour ceux qui cherchent), c’était auparavant un restaurant (plutôt bon) séparé par une vitre d’une boite de nuit, moitié techno moitié années 80.
Mais la loi anti dancing est passée par là et désormais le resto est intégré à la boite de nuit, si ce n’est le contraire. Et en fonction de la force législative, l’espace peut être modulé.
Je n’ai pas pris de photo hier, et c’est bien dommage
Imaginez vous si les Bains à Panam ré-ouvraient. Le tout Paris ferait le pied de grue pour atteindre les open bars. Et bien hier, la branchitude bangalorie était là.
Des filles taille mannequin (enfin !) et de jeunes indiens habillés comme les boys bands des années 90 buvaient et parlaient très fort, tachant de se donner une contenance et une certaine importance (ou une importance certaine, comme vous voulez).
Pas mal d’expatriés, notamment de français, mais pas autant que je l’avais imaginé.
Et beaucoup de tête qui sont maintenant connues, à force de les croiser aux brunchs et autres soirées du vendredi.
Bien, cela dit, la boite ferme à 23h30, même si l’on murmure dans les journaux et les conversations qu’une loi est entrain de passer pour étendre l’autorisation à une heure du matin… Bangalore deviendrait elle noctambulement vivable ?
Voila typiquement le genre d’adresse qu’on hésite à divulguer
En parler et voir plus de monde venir ou taire son existence et rester un privilégié ?
Mais j’ai promis au grand chef d’en parler, alors voila quelques mots à l’adresse des expatriés à Bangalore.
Dans le quartier de Frazer Town, près de Masque road, le Café Chinois vient d’ouvrir.
Un restaurant chinois à Bangalore avec un nom français… Mettons cela sur le compte de la mondialisation, en marche même dans le domaine gastronomique..
Le chef et patron, Rahul, acceuille ses visiteurs avec beaucoup de gentillesse
C’est un indien qui a fait ses classes à Montreux et à Lausanne et qui s’est installé il y a peu à Bangalore.
Les gens d’ici étant plus sensibles à la cuisine chinoise que française, nous a-t-il dit, il s’est tourné vers la cuisine asiatique.
L’endroit est propre et moderne, à l’image de certains restaurants asiatiques modernes en Europe (voir près de Bastille Le Wok ou la chaine de ramen restaurants à Londres); tables en bois noir et grandes affiches de gens dévorants des bols de nouilles.
Le menu est le même que celui utilisé pour la livraison à domicile, mais cet endroit, à l’instar des restaurants de quartier, a la particularité d’avoir une carte “extensible” si vous parlez avec le patron.
Et hier soir, mes amis, une polka pour les papilles et un rock pour le palais.
On commence par des momos, bouchées à la vapeur, qui arrivent avec une sauce pimentée beige, mais qui, oh bonheur, ne tue pas le gout des dumplings.
S’en suit une salade de crevettes grillées et bien chaudes, posées sur de la salade verte (un miracle ici), qui elle même recouvre des vermicelles asiatiques croquants et assaisonnés comme il le faut.
Le patron a jeté négligemment quelques graines de sésame blancs qui ajoute une texture supplémentaire à ce joli plat.
Le plat principal arrive, vraiment bien présenté. C’est une des marques de fabrique de l’endroit, et, depuis mon arrivée, c’est une des premières fois que je prends mon temps pour attaquer…
Donc, donc, de toutes petites côtelettes d’agneau bien saisies et nappées d’une sauce au soja un peu relevée, juste ce qu’il faut.
Le tout est accompagné d’un riz coloré et de légumes à peine cuits à la vapeur et qui littéralement explosent lorsqu’on les dévore.
La salade de fruits frais, qui clôt ce diner, est construite comme un mille feuilles dont la base est ornée de melons découpés en pétales, de morceaux de fraises, de grains de raisin et d’un trait de sauce chocolat en travers de l’assiette…
Addition; environ 350 roupies par personne, soit au cours du jour 5 euros et 84 centimes…