Bangalore ou le mouvement permanent de la ville

J’en ai déjà parlé ça et là, mais il est toujours fascinant de voir comme Bangalore est en perpétuelle mutation.
Il y a dix mois, là où de vaste trous de fondations parsemaient les rues, s’élèvent maintenant des immeubles pouvant dans mon quartier attendre cinq ou six étages ! Lorsque l’on sait qu’aucune grue n’est utilisée et que l’outil principal est l’ouvrier, je vous assure qu’il s’agit d’un tour de force particulièrement impressionnant*.
Cette fièvre de construction n’est pas nouvelle, tout du moins, elle avait commencé avant mon arrivée. Ce qui a changé, ce sont les routes. Du chaos absolu, nous sommes passés à des chaussées convenables, voire parfaites en certains endroits.

La rapidité des changements me fait penser à ce jeu qui nous a, pour beaucoup, fait passer de longues nuits blanches il y a de ça quelques années: Sim City.
Les trentenaires doivent s’en souvenir. Il s’agissait, avec un budget donné, de “construire” la ville parfaite. Trop d’habitations et pas assez de routes, c’était l’asphyxie. Pas assez d’arbres, et la ville, polluée, se transformait en zone fertile pour les crimes en tous genres.

Et bien, j’ai vraiment l’impression qu’après des années durant lesquelles les immeubles ont poussé comme champignons après les pluies normandes, et au cours desquelles la population bangalorie est passée de 3 à 9 millions d’âmes diverses, la ville était (et reste encore, il faut être honnête) au bord de l’apoplexie.
Prenez n’importe quel moyen de transport vers 18h le soir, et les bouchons de l’A13 le dimanche soir vous paraitrons des moments bien doux. Chaussées défoncées, routes étroites qui n’ont de double sens que le nom, feux peu ou pas respectés, en somme le chaos permanent.

Tout ça pour dire, que, comme beaucoup de choses ici, rien n’est fait jusqu’à un certain degré de l’insupportable. Et puis tout d’un coup, cette gigantesque énergie qui fait la force des Indiens, se réveille. Depuis quelques mois, les chaussées sont les unes après les autres recouvertes d’asphalte, les routes à double sens sont équipées de séparateurs, un métro est en construction, des lignes sont tracées sur le sol et bien d’autres initiatives encore voient le jour.
Je suis persuadé que la ville qui s’acheminait doucement vers son auto-étouffement, va rapidement pouvoir respirer un grand bol d’air !

  • Vous noterez sur la photo de gauche comment les échafaudages ainsi que les éléments qui assurent la stabilité intérieure de l’édifice sont fait…
48 heures dans la ville
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