La matinale

Bonjour les zamis

Bien, pour le moment, la fée Internet est à nos cotés. Pour combien de temps, personne ne sait.
Il fait un temps absolument splendide, et j’ai pris mon café sur la terrasse en écoutant une émission sur BFM. S’y échinaient des messieurs très sérieux pour qui la hausse de salaires des fonctionnaires de seulement 0,8% était une honte. “Sincèrement, mais de qui se moque-t-on?”

Je me suis assis dehors, les pieds sur ma petite table fatiguée de la pluie qui, de temps à autres, vient la doucher sans tendresse aucune. Le soleil se faufile en silence à travers les palmes du cocotier et arrive par bribes rayées jusqu’à ma tasse encore fumante.

Devant moi, un rickshaw s’arrête, déjà plein comme un œuf de jeunes enfants en cravates et shorts.
Souvent nus pieds, ils piallient autour d’un driver parfaitement stoïque.
Le dernier cartable est jeté à l’arrière et l’adolescente consciente déjà de sa féminité, grimpe à coté du chauffeur sans même jeter un coup d’œil à la marmaille dissipée.
Et puis le touctouc repart et le silence revient.

Chaque matin, devant la maison, passe un vieil homme qui ramasse les poubelles. Il tire péniblement une cariolle ou s’entassent pelles, vieux sacs et balais.
Alors que tous les vendeurs et autres travailleurs des rues lancent un cris ou font tinter leurs instruments pour prévenir de leur arrivée, lui de fait rien. Pas un son. Ou si, le couinement des roues de son char, et puis sa démarche, sur laquelle on pourrait mettre une musique, probablement un petit blues, ou autre musique nostalgique et un peu triste.
Le vieil homme est accompagné d’une cour canine. Cinq à six chiens dont l’occupation est de trouver le coin le plus ensoleillé et de se poser mollement sur le bitume pour méditer tranquillement.
Quand le vieil homme est trop loin, le groupe s’ébroue, se dresse sur ses (nombreuses) pattes, s’étire, secoue ses puces, et s’en va tranquillement vers le prochain halo que le soleil dessine sur la chaussée.

Puis le silence encore. Il est maintenant 8h25, et mon rickshaw va bientot arriver.
Prya me lance un “See you tomorrow!
Café fini.
Je vais fermer la boutique, et sauter de ce moelleux plongeoir vers le grand bain du marketing mondialisant…

A demain !!

Sous le soleil…
Vi-aïe-pi

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