Je voulais revenir aujourd’hui sur une scène qui m’avait marqué lors de mon voyage dans le nord de l’Inde. Sur le bord des routes, de nombreux arbres étaient littéralement recouverts d’habits colorés que la pluie faisait ressembler aux montres de Dalì. Je n’ai pas eu le temps de prendre une photo, et le guide qui nous accompagnait alors m’a donné comme explication que les hindous pendaient là des habits et ne les décrochaient qu’une fois les vœux faits exaucés par la puissance de l’arbre. Outre la valeur symbolique du Banian qui occupe une place de choix dans la mythologie, puisqu’il est éternel grâce à ses branches qui se transforment en racines, j’ai voulu en savoir un peu plus sur le rôle de l’arbre dans la religion hindou. Les merveilles d’Internet m’ont emporté dans un livre de Marcel Mauss de 1898 intitulé Religions populaires et floklore de l’Inde Septentrionale, puis sur le site de forces sectes indiennes, sur celui d’Aujourd’hui l’Inde, avec toujours plus d’histoires incroyables sur la symbolique de l’arbre. L’arbre de la connaissance catholique a son pendant dans la Gita, le livre sacré hindou. Le Kalpataru porte douze fruits, des pommes, et symbolise le Centre Spirituel. Il satisfait les plaisirs autant que prodigue ce que l’on pourrait appeler l’envers de la médaille de ces dons. Une des histoires du livre raconte des enfants demandant à l’arbre des jouets. Ils obtiennent ce qu’ils veulent, mais en contre partie ils reçoivent l’ennui. Devenus adultes, ils demandent richesse et pouvoir, l’obtiennent mais en contre partie connaissent l’angoisse. A bout de force, ils demandent la mort. Mais ils renaissent aussitôt sous le même arbre. Seul un enfant n’agit pas comme tel, et oubliant de désirer, coupe les racines de l’arbre avec l’épée du non-attachement.Il demeure lui seul libéré. Et les habits me direz-vous ? Et bien je n’ai rien trouvé. On peut imaginer que laissant une part de leur richesse à l’arbre, le pelerin renonce au materiel ? Si vous avez une réponse, je suis preneur !