Parce que tout n’est pas rose

Reçu ce matin un commentaire me demandant de ne pas tomber dans le trop politiquement correct et de teinter mes articles d’un peu d’épices.
Voila une journée qui s’y prête bien. Et c’est d’une brulure d’estomac dont j’aimerais parler
Quand on vit ici, à Bangalore, on est aspiré par la ville. Les couleurs, les odeurs ont un coté enivrant, exotique comme diraient certains. Mais de temps à autres c’est de l’acide.

De l’acide quand on voit une ville gangrénée par la corruption de ses élus boucher systématiquement les trous des routes avec de la terre et des cailloux, qui inévitablement partiront en torrents de boues à la première averse de mousson.
De l’acide quand les chauffeurs de rickshaws essayent systématiquement de vous soutirer le double d’argent lorsque la dite pluie vous trempe jusqu’aux os.
Et je parle ici de ceux qui veulent bien vous emmener chez vous (10% d’entre eux lorsque la nuit s’ajoute à la pluie).
Et puis des 20 roupies extra réclamées une fois à destination avec un air de chien battu ou de l’arrogance de l’autochtone vis a vis de l’étranger ( ceci vaut particulièrement pour les indiens originaires du nord qui se font maltraiter par des rickshaw drivers probablement issus des mêmes contrées).
De l’acide lorsque au bureau les roitelets pas plus haut que trois pommes s’arqueboutent sur leurs privilèges pendant que leur cour s’esclaffe à chacune de leurs phrases.
Des pertes de temps proprement hallucinantes lorsqu’il s’agit de régler un problème.
Je sais que certains d’entre vous me diront que c’est pareil en France. Ils me parleront dans les commentaires des problèmes avec Free, avec EDF et autres institutions.
Oui, je sais, mais ici c’est général. C’est partout. C’est au supermarché, c’est sur la route où personne n’imagine que respecter un semblant de code de conduite empêcherait les embouteillages et les enfants écrasés.

Le mélange est proprement stupéfiant entre les micro communautés enchevêtrées les unes dans les autres, cet individualisme à la limite de l’anti-social et le fait que les gens se lèvent la main sur le cœur en écoutant l’hymne national avant de regarder Indiana Jones.

Comme dit un éminent membre du bureau d’à coté, “Si les rickshaws cherchent à arnaquer, et si Bangalore ressemble à ça maintenant, c’est de la faute des gens qui viennent du reste de l’Inde et du Monde.
Avant on était beaucoup mieux”
CQFD

Sous le soleil…
Vi-aïe-pi

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